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Lymphocytes

2- Pathologie immunitaire

La pathologie immunitaire peut se traduire, selon sa cause, par une lymphopénie ou une hyperlymphocytose sanguine.

1 – Les lymphopénies immunitaires

Elles sont définies par un taux de lymphocytes inférieur à 900/µl. Les lymphocytes circulants étant surtout des lymphocytes T on observe une lymphopénie dans les déficits de l'immunité cellulaire, acquis ou congénitaux. L'examen de la lame de sang ne fait que confirmer la pauvreté en lymphocytes, notamment en petits lymphocytes. On peut retrouver quelques lymphocytes activés.
Les lymphopénies font courir un risque d'infection, un risque de développement de maladies malignes et un risque de maladies auto-immunes :

• le risque infectieux porte surtout sur les infections virales, les infections dites à germes opportunistes (notamment les pneumocystoses), les mycoses,
• le risque tumoral est surtout celui de lymphome malin et d'une tumeur cutanée particulière, la maladie de Kaposi,
• le risque d'auto-immunité est surtout celui d'anémie hémolytique et de thrombopénie auto-immune.

(1) Les lymphopénies acquises s'observent au cours :

• de l'infection par le virus HIV (au stade de SIDA),
• de radiothérapie à larges champs (nécessité de surveiller la NFS lors des radiothérapies),
• de monochimiothérapies prolongées (endoxan, chloraminophène, etc.).

(2) Les lymphopénies congénitales s'observent chez l'enfant au cours des déficits de l'immunité cellulaire :

• agénésie thymique (maladie de Di Georges),
• déficits immunitaires combinés sévères (DICS),
• déficits combinés partiels.

2 – Réactions immunitaires et hyperlymphocytoses

Toute pénétration d'agent infectieux ou de protéine allergisante déclenche une réaction immunitaire complexe dont l'armature principale est le lymphocyte. Cette réaction immunitaire s'accompagne ou non d'une hyperlymphocytose sanguine, mais presque toujours du passage dans le sang de lymphocytes activés, grandes cellules polymorphes à cytoplasme basophile.

Si hyperlymphocytose il y a, elle est définie par plus de 5.000 lymphocytes par microlitre chez l'adulte et plus de 8.000 chez l'enfant. En effet l'enfant (jusque vers 4 ans) étant en perpétuel contact avec de nouveaux antigènes, son taux de lymphocytes sanguins est plus élevé que celui de l'adulte qui a mené toutes les batailles immunitaires.

Les hyperlymphocytoses immunitaires ont pour caractéristiques d'être polymorphes et transitoires ce qui les oppose aux hyperlymphocytoses malignes qui sont monomorphes et persistantes. Le polymorphisme cellulaire est dû à la présence sur la lame colorée de lymphocytes activés qui peuvent prendre des formes diverses et cohabitent avec les lymphocytes normaux. Habituellement ce sont de grandes cellules, à noyau fin et parfois nucléolé, surtout à cytoplasme basophile, voire hyperbasophile, la basophilie étant prédominante en périphérique. Certaines ont un noyau décentré (lympho-plasmocytes) où sont franchement plasmocytaires. Le noyau peut être encoché ou fragmenté, on parle alors de cellules de Sézary, décrites dans un autre chapitre (cf. « Lymphocytes » → « Expression sanguine des lymphomes »). Ces cellules de Sézary peuvent avoir un cytoplasme hyperbasophile et être à un taux nettement élevé (> 30%), mais cette augmentation est transitoire.

La réaction immunitaire se déroule dans le temps, d'abord dans le tissu immunitaire (ganglions) avec sécrétion d'IgM, puis d'IgG quelques jours plus tard. C'est à ce moment qu'il y a passage dans le sang de lymphocytes activés, qui peuvent persister quinze à vingt jours, alors que le processus clinique infectieux s'est estompé. Le syndrome infectieux a pu passer inaperçu et il ne faut donc pas s'étonner de pouvoir retrouver dans le sang des lymphocytes activés chez un sujet apparemment sain (par exemple lors d'un contrôle en médecine du travail).

Les causes des hyperlymphocytoses immunitaires sont multiples :

• infections aiguës (cf. infra),
• infections chroniques (tuberculose, brucellose),
• toxiques (réactions allergiques, notamment médicamenteuses),
• maladies auto-immunes,
• rejet de greffe.

Parmi les infections aiguës il faut faire une place à part à des germes (virus ou autres) qui entrainent une réaction immunitaire cellulaire particulièrement intense appelée « syndrome mononucléosique ».

Les syndromes mononucléosiques s'observent au cours
• de la mononucléose infectieuse (MNI), due au virus d'Epstein Barr,
• de la toxoplasmose,
• du cytomégalovirus (CMV),
• de l'hépatite virale,
• des maladies éruptives (oreillons, rougeole, varicelle, rubéole),
• de la coqueluche,
• de l'infection au virus HIV (à la phase initiale de l'infection).

Dans ces diverses infections le diagnostic de certitude est apporté par le sérodiagnostic spécifique. On peut faire quelques remarques concernant quelques unes de ces infections aiguës :
• dans la rubéole, on retrouve fréquemment des plasmocytes circulants en plus des lymphocytes activés,
• dans la coqueluche, l'hyperlymphocytose peut être très importante (>10.000/µl) et faite de petits lymphocytes banals et monomorphes posant des problèmes diagnostiques (cf. « Lymphocytes » → « Syndromes lymphoprolifératifs »),
• dans la mononucléose infectieuse la réaction cellulaire sanguine est particulièrement spectaculaire et a donné son nom à l'ensemble du syndrome. C'est donc cette maladie qui nous servira à illustrer les syndromes mononucléosiques.

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