Moelle normale - Cytologie descriptive
La description morphologique qui suit est celle des cellules d’un frottis coloré par la méthode de May-Grundwald-Giemsa
2 – Lignée érythroblastique
Elle comporte 4 stades de maturation morphologiquement différents. Tous ces stades ont cependant deux caractéristiques communes : ce sont toutes des cellules rondes et foncées, à noyau rond central. Ceci permet sur un frottis de moelle, dès un faible grossissement (par exemple un objectif de 20), de distinguer aisément les érythroblastes, tous stades confondus, des autres cellules médullaires.
1. Le proérythroblaste est une grande cellule de 20 à 25 µ de diamètre. Le noyau est soit parfaitement rond, soit légèrement ovalaire, de grande taille (le rapport nucléo-plasmatique est élevé, > 0,75), il occupe habituellement le centre de la cellule. Sa chromatine est très finement perlée, rose foncé, les nucléoles, au nombre de un ou deux, sont à la limite de la visibilité. Le cytoplasme est très caractéristique, d'un bleu outremer intense, d'aspect souvent alvéolé, il comporte un renforcement périphérique (presque noir) et une zone plus claire, voire décolorée, en halo, à un pôle ou autour du noyau, l'archoplasme. Il n'y a aucune granulation dans ce cytoplasme.
2. L'érythroblaste basophile est une cellule de moindre taille (diamètre : 16 à 20 µ) mais toute aussi ronde et toute aussi bleue. Le noyau est parfaitement rond, sa chromatine est condensée en mottes arrondies presque noires, régulièrement réparties sur un fond rose foncé. On ne voit plus de nucléole. Le cytoplasme, plus abondant que dans le stade précédent, reste cependant dans un rapport nucléo-plasmatique élevé (> 0,5). Il est d'un bleu intense (dit bleu de Prusse) mais avec une structure irrégulière, grumeleuse et la persistance d'un archoplasme décoloré. Le stade de l'érythroblaste basophile est très prolifératif et l'on rencontre souvent des érythroblastes basophiles en pleine mitose, avec les chromosomes visibles à la place du noyau, ou en post-mitose avec les deux cellules filles côte à côte, encore reliées par un très fin filament chromatinien.
3. L'érythroblaste polychromatophile est une petite cellule ronde de 10 à 15 µ de diamètre. Le noyau, qui reste central, s'est nettement densifié; les mottes de chromatine sont moins visibles, plus irrégulières et ont tendance à fusionner, le noyau tend à devenir tout noir, pycnotique. Le cytoplasme est moins grumeleux, plus homogène, l'archoplasme est à peine visible; la couleur du cytoplasme n'est plus bleue mais mauve, ce qui traduit une synthèse accrue d'hémoglobine. Comme dans le stade précédent on peut voir des érythroblastes polychromatophiles en post-mitose, reliés à deux par un fin pont chromatinien.
4. L'érythroblaste acidophile est le stade ultime, juste avant l'expulsion du noyau et la transformation en globule rouge. Il s'agit d'une petite cellule, guère plus grande qu'une hématie, dont le noyau, rond, est tout noir, pycnotique. Ce noyau va être bientôt expulsé si bien qu'à ce stade il est souvent situé à la périphérie de la cellule, voire déjà inclus dans un renflement de celle-ci. Le cytoplasme est homogène, laqué, de couleur parme ou même presque aussi rose que celui de l'hématie.
Les érythroblastes ont tendance à se grouper en amas dans la moelle osseuse formant des « îlots érythroblastiques », parfois autour d'une cellule endothéliale. Lorsqu'on établit un myélogramme il faut éviter ces îlots pour ne pas enrichir artificiellement la moelle en érythroblastes, mais si ces îlots sont nombreux il faut le signaler comme une marque de régénérescence érythroblastique.
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